Le numérique au service des territoires connectés

Vers une région 100 % territoires intelligents durables

Région essentiellement rurale, la Bourgogne-Franche-Comté souhaite devenir une région leader en matière de territoires intelligents/connectés ruraux.

L’objectif de la Région est de faire émerger des projets de territoires intelligents en prenant en compte les problématiques spécifiques auxquelles sont confrontées les communes en zones rurales : dévitalisation des centres-bourgs, difficultés rencontrées par les commerces, manque d’ingénierie …

L’enjeu des territoires intelligents est considérable et les problématiques multiples

Les territoires intelligents ne sont pas liés à la taille des collectivités. Ils ne se limitent pas aux zones urbaines très denses. Ce sont des territoires où des services et usages numériques sont exploités pour faciliter la vie des citoyens, le fonctionnement des collectivités et les dynamiques économiques et associatives. Les territoires intelligents tirent, par exemple, parti de systèmes de gestion en temps réel grâce à des systèmes d’information interagissant avec des objets connectés.

Les bénéfices potentiels pour les collectivités sont nombreux, de l’aide à la gestion patrimoniale au développement de nouveaux services, de services de mobilité, de commandes à distance, de participation aux activités communales et à la vie citoyenne, de meilleure gestion de la ressource en eau…

L’enjeu est considérable et les problématiques multiples : nécessité d’un accompagnement méthodologique pour la mise en place de tels systèmes (en particulier dans les collectivités disposant de moyens modestes), harmonisation avec le déploiement de la fibre, protection des données conformément aux impératifs du RGPD, démarche de développement durable.

Une réflexion large avait été initiée dans le Morvan dès 2011, dans le cadre de l’initiative « Pays 2.0 », qui mettait en place un pôle d’excellence rural consacré au numérique comme outil de revitalisation des zones rurales (les développements et expérimentations portaient sur des domaines variés : télétravail, télémédecine, éducation, e-tourisme, e-commerce, art numérique…). Des initiatives locales ont vu le jour sur le territoire régional. Soutenues par la Région, elles ont installé des Tiers-Lieux, espaces de télétravail, de coworking et des fablabs. Des formations aux outils numériques ont été proposées aux habitants et des accompagnements à l’utilisation du numérique aux entreprises pour faciliter leur installation.

La mise en place des territoires intelligents peut s’appuyer sur des outils qui existent sur le territoire pour faciliter l’utilisation et l’échange de tout types de données.

C’est le cas du portail IDéO BFC, animé par le GIP Territoires Numériques BFC. Le dispositif IDéO BFC s’inscrit dans la Stratégie Régionale de la Connaissance définie par l’État, la Région et l’INSEE.

En Bourgogne-Franche-Comté, l’échelon métropolitain et les agglomérations en général se sont saisis du sujet.

Ainsi, dès 2012, la Communauté d’agglomération Grand Besançon Métropole a mis en place une redevance incitative pour réduire les déchets ménagers sur la base de données collectées par des puces, capteurs et systèmes de pesée installés sur les poubelles. À la suite de cette opération menée avec succès, Grand Besançon Métropole s’est engagée comme Démonstrateur Smart City 2018 afin d’optimiser les circuits de collecte et d’estimer l’évolution des recettes en fonction de plusieurs hypothèses d’évolution des comportements.

À Dijon, dans le cadre de sa stratégie « Dijon métropole intelligente et connectée - OnDijon », la métropole a inauguré en avril 2019 un poste de commandement numérique qui permet une gestion centralisée des équipements urbains connectés (lampadaires, feux de signalisation, vidéo protection…) dans une optique de mutualisation et de gestion optimale. Plusieurs fonctionnalités sont prévues à terme pour les citoyens, accessibles sur leurs smartphones : signalement de problèmes sur la voie publique, gestion des démarches administratives, optimisation des déplacements, etc.

Les priorités pour les territoires intelligents durables

Nouvelles mobilités

La Région exerce des compétences en matière de transport qui lui ont été confiées par la loi NOTRe : transports scolaires, transport interurbain (compétence détenue précédemment par les Départements, qui ne leur a pas été re déléguée à l’exception du Territoire de Belfort où les mobilités sont organisées par le Syndicat Mixte des Transports en Commun). Son rôle s’est renforcé avec l’adoption de la loi d’orientation des mobilités (LOM) en décembre 2019.

Cheffe de file de l’interopérabilité, la Région a mis en place dès 2007 des outils numériques d’information sur les transports en commun et solutions de mobilité alternatives à l’autosolisme. Les bénéfices du numérique en matière de mobilité sont nombreux pour les usagers et habitants du territoire : information complète mise à jour en temps réel, meilleure visibilité de l’offre de transport.

La situation du territoire est cependant complexe : chacun des Départements évolue dans un contexte particulier et a mis en place une organisation particulière.

Et les enjeux de taille :

  • Comment proposer à tous les habitants de Bourgogne-Franche-Comté une offre billettique unifiée et accessible par un point d’entrée unique ?

  • Comment permettre aux habitants du territoire de bénéficier au mieux des innovations numériques en matière de transport ?

La technologie numérique a rendu possible le développement constant des transports covoiturés de longue distance, ouvrant la perspective de possibilités de déplacements bas carbone à un nombre croissant d’usagers.

1.110.500 actifs occupent un emploi en Bourgogne-Franche-Comté. Parmi eux, 710.500 ne travaillent pas dans la commune où ils habitent. Depuis 1999, la part de ces navetteurs a augmenté de 7,4 points, davantage qu’au niveau national (+ 5,8 points). Seulement 5 % des navetteurs de Bourgogne-Franche-Comté prennent les transports en commun (y compris le bus ou le tramway). Ils résident essentiellement en zone urbaine où l’offre en transports collectifs est plus développée (navetteurs de moins de 10km/j). Ainsi, 10 % des actifs résidant dans une commune d’un grand pôle privilégient ce mode de transport, que ce soit pour des déplacements de courte distance au sein de l’agglomération ou pour des déplacements de plus longue distance, de centre-ville à centre-ville.

Le numérique est une des conditions nécessaires au développement d’une véritable révolution des mobilités partagées de courte distance. Il s’agit de faire sauter l’un des verrous matériels qui s’oppose à la généralisation du partage des trajets de courte distance. Des expériences existent déjà et peuvent, à court terme, changer la donne des déplacements de courtes distances.

Les priorités pour la mobilité

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